Les indicateurs de performance énergétique       Les indicateurs de performance énergétique (IPÉ) permettent de mesurer si des améliorations ont réellement été apportées au sein d’une organisation.  Les IPÉ servent à mettre en exergue les données Lorsque l’on s’intéresse aux consommations d’une organisation, les données qui proviennent d’un compteur qu’il soit électrique, gaz ou eau sont alors limitées dans la mesure où elles dépendent de facteurs extérieurs tels que la météo et la production.  Il s’agit alors d’utiliser sciemment les indicateurs de performance énergétique dans la mesure où ils permettent d’évaluer réellement la performance de l’organisation. La construction d’un IPÉ dépendent de nombreux facteurs comme par exemple les facteurs météorologiques (DJU, ensoleillement…), les facteurs d’intensité de production (tonnage…) ou encore des valeurs statiques telles que la superficie.  Comment comparer les IPÉ? L’interprétation d’un IPÉ ne doit pas être pris à la légère et nécessite la prise en compte de la signification physique de l’IPÉ.    Exemple:  Le rapport Wh/(DJU.m²) est un IPÉ très souvent utilisé pour rendre compte de la performance du chauffage. Cet IPÉ peut être utilisé pour (1) comparer l’évolution de la consommation d’un même bâtiment dans le temps et (2) comparer théoriquement deux bâtiments en termes d’isolation.

De la nécessité d’une bonne gestion de l’énergie Une bonne gestion de l’énergie est primordiale pour une organisation, surtout celles voulant réduire leur consommation énergétique. Mais pourquoi mettre en place une gestion de l’énergie?  Comprendre ses consommations Il existe de nombreuses façons d’économiser l’énergie sur un site ou une organisation. En identifiant les postes les plus énergivores, il est possible de prioriser judicieusement les actions qui permettront de réaliser un maximum d’économies. Comme les plus gros consommateurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit,  il est recommandé d’évaluer la répartition de la consommation par usage. Estimer les gains d’une action d’économie d’énergie Dans une optique d’amélioration continue ou de rentabilité, il est essentiel d’évaluer le retour sur investissement des actions de performance énergétique afin d’identifier celles qui sont les plus rentables et donc reproductibles. La maîtrise de l’énergie passe donc par la mesure et la vérification (M&V). Cette opération de vérification peut parfois être complexe, car elle nécessite de modéliser les consommations avant de déployer l’action. Plusieurs méthodologies de calcul des gains, issues de normes et protocoles tels que l’IPMVP ou l’ISO 50015, servent de référence pour estimer les économies générées. Détecter les dérives des consommations pour une bonne gestion de l’énergie Tout système, quel qu’il soit, est naturellement amené à dériver (encrassement, changement de périmètre, etc.), ce qui entraîne une surconsommation. La maîtrise de l’énergie permet de s’assurer qu’un équipement fonctionne normalement et de n’agir que si nécessaire pour maintenir sa performance énergétique. Plus les données sont collectées en temps réel, plus les actions correctives sont rapides. Les systèmes d’alerte par seuil automatisent les analyses et alertent les personnes concernées directement via l’outil de gestion de l’énergie. Sensibiliser à la gestion de l’énergie Tout comme on ne peut pas demander aux conducteurs de limiter leur vitesse sans tableau de bord, on ne peut pas demander aux occupants d’un site de limiter leur consommation sans indicateurs de gestion de l’énergie. Le comportement des personnes travaillant dans une organisation a un impact significatif sur l’énergie, et il est essentiel de leur fournir un tableau de bord de leur consommation afin qu’elles puissent comprendre l’impact de leurs actions.

Quelques définitions L’univers de la performance énergétique regorge de termes techniques. Dans cet article nous vous définissons les principaux termes techniques.  Performance énergétique Résultats mesurables en matière d’efficacité énergétique, d’utilisation et de consommation d’énergie Efficacité énergétique Rapport, ou autre relation quantitative, entre une performance, un service, un bien ou une énergie produite et un apport d’énergie. Usage Mode ou type d’utilisation de l’énergie Utilité Vecteur d’énergie nécessaire pour le processus et le service auxiliaire  Consommation d’énergie Quantité d’énergie utilisée IPÉ Indicateur de performance énergétique: valeur quantitative  Situation énergétique de référence Ou SER, référence quantifiée servant de base pour la comparaison de performances Facteur d’influence Paramètre mesurable ou quantifiable qui peut avoir un effet sur les performances et qui est soumis à des changements réguliers. Mesurage Processus consistant à obtenir physiquement une ou plusieurs valeurs que l’on peut attribuer à une grandeur Appareil de mesure Dispositif conçu pour être utilisé pour effectuer des mesures, seul ou en association avec un ou plusieurs appareils auxiliaires. Système de mesurage Ensemble d’appareils de mesure, de moyens de relève et d’enregistrement horodaté des valeurs issues du mesurage, ainsi que des moyens d’exploitation de ces valeurs Plan de mesurage Série de tâches organisées dans le temps, comprenant la conception, la mise en œuvre, l’exploitation, la maintenance et l’amélioration d’un dispositif de mesure. Comptage Intégration continue de grandeurs mesurées en fonction du temps Surveillance Évaluation continue des mesures ou des signaux, dans le but de signaler les dysfonctionnements potentiels du système et éventuellement de donner l’alerte. Paramètre à surveiller Paramètre non directement relatif à l’énergie, mais qui peut influencer la performance énergétique de la distribution d’énergie dans une installation

Amélioration continue appliquée à l’ISO 50001 Depuis sa mise à jour en 2018, la norme ISO 50001 comprend aujourd’hui une section dédiée à l’amélioration continue. Dans cet article, nous vous expliquons cette nouvelle section.  L’amélioration continue dans le cadre de l’ISO 50001 Dans cette nouvelle mise à jour de la norme ISO 50001, le texte indique que l’organisation doit pouvoir démontrer à tout moment une amélioration continue de sa performance énergétique. L’annexe A.10 précise les attentes en matière d’amélioration continue qui sont recevables en vue de la certification. La périodicité de l’amélioration continue est déterminée par l’entreprise elle-même et plus particulièrement : Le cadencement et le planning de mise en œuvre Le périmètre en fonction du contexte de l’organisation et des facteurs économiques   En outre, il est précisé que le processus peut être interrompu pendant un certain temps. Cette interruption doit être justifiée, sachant que l’organisme certifié est tout à fait libre de prioriser son amélioration continue en fonction de ses freins et de ses besoins, ainsi que des risques et des opportunités du marché (notamment financiers). L’amélioration continue implique à la fois : Une réduction de la consommation d’énergie d’une utilisation spécifique, dans un domaine identifié par rapport à un objectif fixé par l’entreprise. Le développement de processus internes qui minimisent l’impact énergétique de l’organisation. Démontrer son amélioration continue L’amélioration continue de la performance énergétique peut se démontrer de différentes manières. La meilleure méthode consiste à utiliser les techniques IPMVP (International Performance Measure and Verification Protocol) et/ou M&V. Il s’agit de comparer la consommation prévue par le modèle avec la consommation réelle. De même, la performance énergétique peut être évaluée au moyen d’indicateurs de performance énergétique (IPE) et de la situation énergétique de référence (SER).

Automatiser le suivi des indicateurs de performance énergétique (IPÉ) Selon la définition de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), responsable de l’ISO 50001 « Un IPÉ est une valeur ou une mesure qui quantifie les résultats liés à l’efficacité, aux usages et à la consommation énergétiques dans les installations, systèmes, procédés et équipements. » Dans cet article, il s’agit de montrer comment automatiser le suivi des IPÉ.   Comment automatiser le suivi des IPÉ? Définition du besoin   L’automatisation du suivi des IPÉ peut se faire par la mise en place d’un cahier des charges ou à travers un fichier excel.    Remonter les index La construction d’un IPÉ requiert une consommation. Il s’agit ici de remonter la valeur de l’index afin de ne pas perdre d’information en cas de perte de communication.  Remonter les variables explicatives Les IPÉ requièrent des variables explicatives comme par exemple les données de production et kes données météo. Il s’agit ici de centraliser les variables explicatives avec les données de consommation.   Utiliser la fiche CEE La fiche CEE IND UT 134 (IND: industrie, UT: utilités) permet de financer des compteurs au logiciel de gestion de l’énergie. Cette fiche s’appelle « système de mesurage d’indicateurs de performance énergétique ». Pour en savoir plus Automatiser la mise en forme des IPÉ Un IPE peut être déterminé directement depuis le logiciel et l’automatisation de ce calcul est la principale source de gain de temps. En effet, la valeur ajoutée du conseiller en énergie ne réside pas dans la mise en forme d’un IPE mais dans son analyse. Une automatisation permet donc de faire des économies de temps considérables.  Automatiser la diffusion des IPÉ  La diffusion des IPÉ est très importante pour la culture de l’organisation. Il va s’agir ici d’automatiser les IPÉ et les mettre à disposition dans un tableau de bord ou un rapport.   Automatiser l’analyse des IPÉ  Automatiser l’analyse des IPÉ permet de configurer des alertes sur ces derniers. Cela permet d’agir plus rapidement en cas de dérives.  

Mettre en place un plan de comptage   Dans l’optique d’optimiser ses consommations énergétiques, il est important de déterminer les dépenses énergétiques de son site ou de son organisation. Le plan de comptage permet de répondre à cet enjeu, dans le cadre de la certification ISO 50001. En effet, le plan de comptage permet de:  déterminer les marges d’amélioration possibles, mesurer la performance énergétique pour s’assurer qu’elle est conforme aux objectifs, et qu’elle est conforme aux objectifs, analyser les causes des dérives potentielles de la consommation d’énergie, pérenniser les gains réalisés.   Les étapes d’élaboration d’un plan de comptage Définition du contexte, des objectifs et des contraintes  Cette étape permet de mettre en cohérence le plan de comptage avec les enjeux identifiés pour le site ou de l’organisation. Il va s’agir de mener une réflexion globale autour du contexte organisationnel, technique et budgétaire. Il va s’agir notamment de:  Déterminer les partenaires qui ont des besoins. Définir un champ d’application (ou établir des priorités). Il peut s’agir d’un périmètre géographique, d’une consommation d’énergie, etc. Identifier les contraintes techniques (service informatique, maintenance, etc.) Affecter un budget au plan de comptage en fonction des objectifs et des enjeux énergétiques Définir un macro planning de mise en œuvre  Désigner un responsable du plan de comptage connaissant les objectifs, le calendrier et le budget.  À l’issue de cette étape sont identifiés le responsable, les objectifs ainsi qu’un planning.  2. Évaluer la situation initiale Cette seconde étape consiste en la réalisation d’inventaires (technique et fonctionnel) afin d’évaluer la situation initiale de l’organisation.  L’inventaire technique permettra de recenser l’ensemble des données et équipements dont dispose l’organisation (par exemple, les compteurs, les capteurs, les logiciels…)  L’inventaire fonctionnel permettra d’identifier le périmètre géographique, les sources d’énergies et les usages énergétiques.   À l’issue de cette étape sont recensés les inventaires de l’organisation. Sur la base de cet inventaire, une analyse des écarts est lancée afin d’identifier les actions à mettre en place.  3. Définir le plan d’actions d’amélioration du plan de comptage Cette troisième étape consiste en la mise en place d’actions afin d’améliorer le système de management de l’énergie. Il peut s’agir par exemple d’ajout de compteur, d’intégration d’un logiciel de management de l’énergie, la mise en place de campagnes de mesures…    Après le choix des actions, il va s’agir de les prioriser. Pour chaque action il s’agira de :  Estimer le goût global  Évaluer le potentiel d’amélioration  Quantifier la part des consommations d’énergie liées à l’action  Nommer un responsable  4. Mise en place du plan de comptage Cette quatrième étape consiste en la mise en place du plan de comptage sur la base des actions préalablement définies. Dans un premier temps, il va s’agir d’identifier le matériel du système de mesurage. Plusieurs contraintes doivent être prises en considération, notamment les conditions ambiantes, les contraintes de collecte de données, les besoins et les conditions de maintenance des équipements etc. Une fois le matériel identifié, il va s’agir de l’installer. Nous recommandons vivement la mise en place d’une documentation du matériel afin d’en assurer le suivi.  5. Exploitation des données  Cette cinquième étape consiste en l’exploitation des données recensées dans le cadre du plan de comptage. Il va s’agir de :  Calculer des indicateurs de performance, notamment pour repérer les dérives de consommation Modéliser la consommation et l’utilisation pour évaluer les avantages des mesures d’économie d’énergie Sensibiliser le personnel en disséminant les données énergétiques Analyser la répartition des consommations, en particulier pour une revue énergétique dans le cadre d’une démarche ISO 50001, ou pour ventiler les coûts énergétiques par centre de frais Mettre en place des alertes automatiques sur les données énergétiques afin de prendre des mesures correctives le plus rapidement possible en cas d’écarts. 6. Maintenance du plan de comptage Cette sixième étape est très importante car elle permet de maintenir le système de comptage afin qu’il reste opérationnel. Il va s’agir de contrôler qu’il n’y ait pas de défaillance du système de comptage.La mise en place d’un système de comptage nécessite une maintenance régulière du fait des évolutions internes et externes auxquelles l’organisation sera amenée à être confrontée.